Les enquêtes sociales de terrain...
Encore une fois, j’ai un peu trainé à écrire un nouvel article mais pour ma défense, même si ma vie est toujours aussi bien remplie, c’est de plus en plus dur pour moi d’écrire des nouvelles sans devenir redondante!
Depuis mon retour du Rwanda, le boulot est assez intensif car nous avons dû gérer pleins de choses à la fois. L’organisation de l’inauguration officielle des nouveaux locaux qui aura lieu jeudi prochain, les réunions d’information avec l’ensemble des bénéficiaires, plus mon travail au niveau de la formation… bref j’étais à fond à fond!
J’ai d’ailleurs traversé 2 ou 3 jours assez difficiles (enfin non … très difficiles) car nous avons dû définitivement cesser le parrainage de certaines familles pour venir en aide à des cas beaucoup plus vulnérables. Cela a été très délicat car même si j’étais sûre que l’on faisait le bon choix, ceux pour qui le parrainage a été coupé n’ont pas arrêté de venir me voir au bureau, de m’envoyer des messages pour me supplier… comme si toutes les décisions venaient de moi!!! Un poids très lourd à porter et l’horrible impression d’avoir la vie de dizaines de personnes entre les mains (ce qui n’est pas le cas mais presque!!). En tout cas, cette semaine j’ai fait beaucoup de terrain afin de faire des enquêtes sociales pour rencontrer les nouveaux cas d’urgence à parrainer. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance d’une grand-mère notamment, sur fauteuil roulant depuis que sa maison s’est écroulée sur elle, et tutrice de sa petite fille dont les deux parents sont morts du sida. Cette femme a pour seul revenu l’argent qu’elle trouve en mendiant, et avec ça elle doit payer le loyer, nourrir sa famille et trouver les fournitures scolaires. Nous sommes allés la chercher au marché pendant qu’elle mendiait pour l’emmener chez elle et faire un entretien puis nous sommes ensuite allés chez un enfant de 7ans dont la mère est en train de mourir. A son âge, c’est lui qui doit s’occuper de sa mère, chercher de quoi manger, venir à l’Apecos récupérer les traitements… alors qu’il est lui-même séropositif! Bref, en rencontrant les gens comme ça, je me rassure et me dit que nous avons décidemment pris les bonnes décisions au niveau des parrainages.
En tout cas, plus j’y pense, plus je me rends compte que même si parfois ça m’énerve de passer autant de temps à faire le suivi du parrainage alors que ma mission est à la base de former des guides, c’est une expérience incroyable que je vis depuis 6 mois. C’est difficile de garder le moral, mais ce qui nous fait tenir ce sont les victoires que l’on remporte comme le cas du petit Raoul.
Bon malgré tout ce temps passé dans les familles, on a quand même pas mal avancé avec mes élèves. En ce moment je leur fais des cours de gestion. Du coup je me replonge dans mes cours du BTS avec les marges, les coûts complets et blablabla. Lundi pour se détendre un peu de tous ces chiffres nous avons prévu d’aller visiter la réserve naturelle de la Rusizi… j’espère qu’il fera beau!
Sinon, rien de bien nouveau, samedi dernier nous avons fait une grosse fête car la chérie d’un pote est arrivée de France pour un mois. Elle nous avait ramené du fromage et tout… le bonheur!
Ce week-end j’hésite encore à bouger à Gitega ou à rester à Buja… on verra bien demain matin si j’ai la motivation pour y aller. Voili voilou pour cette fois! Des bises à tous.
Petites anecdotes:
* Ici il y a des prénoms difficiles à porter pour des personnes modestes : Divine, Magnifique, Merveille pour les filles où encore Parfait, Excellent… pour les garçons!
* Dans la semaine, il a a eu un orage impressionnant!!!! Je n’avais jamais assisté à un truc aussi fou!!! C’était en pleine nuit et j’ai eu l’impression que la maison allait exploser. Tous les burundais ont eu peur que ce soit la guerre qui recommence et je me rends compte qu’ils sont encore traumatisés par cet épisode!
* Le présentateur du journal du soir est un rasta… ça a beau faire 6 mois que je suis là… ça me fait toujours bizarre!!
* Je progresse de plus en plus en kirundi et parfois, sans même m’en rendre compte, je réponds à des amis alors qu’ils parlent entre eux en kirundi.